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di Éric Felley
Depuis le 21 septembre, plus aucun véhicule ne peut emprunter le tunnel du Grand-Saint-Bernard. La réouverture annoncée pour fin novembre a été reportée à une date inconnue, février dit-on du côté italien. (Photo: Maxime Schmid)
Depuis l’effondrement d’une poutre de ventilation côté italien le 21 septembre, rien n’a été fait au tunnel du Grand-Saint-Bernard pour le remettre en service. Maintenant que le col est fermé, tout le val d’Entremont (VS) se retrouve dans un cul-de-sac. Christian Bourquin, patron du Joe Bar à Bourg-Saint-Pierre, dernier café avant la galerie, confirme le désarroi ambiant. Hier, il n’a eu qu’un seul client de la matinée. «Un café à 3 francs. Si cela dure des mois, je peux mettre la clé sous le paillasson.» D’habitude, 2000 voitures passent devant chez lui chaque jour.
C’est la première fois depuis l’ouverture du tunnel, en 1964, qu’une telle situation se produit. L’ouvrage a été construit par les Suisses d’un côté, les Italiens de l’autre. Depuis, deux sociétés se partagent environ fifty-fifty les produits du péage, presque 20 millions de francs en 2016. Tout allait bien. Deux jours après l’incident du 21 septembre, les responsables ont dû admettre qu’il fallait rénover la ventilation sur 1,5 kilomètre côté italien. Un ingénieur n’hésite pas à dénoncer. «Ils auraient dû remplacer ces infrastructures depuis longtemps.» Gilbert Tornare, membre du conseil d’administration côté suisse et président de Bourg-Saint-Pierre, regrette: «Si ce problème était survenu sur la portion suisse, le lendemain, une entreprise aurait été sur place.»
Dans un premier temps, des experts suisses et italiens ont fait une proposition de réparation. Les Italiens ont ensuite proposé une solution à eux, mais la sécurité a été jugée non conforme aux normes européennes. Depuis, c’est l’impasse.
Cette situation illustre la soudaine fragilité de cet axe de transit international. À la suite de la votation pour FORTA, la route de Martigny jusqu’au tunnel rejoindra le giron des routes nationales en 2020. La Confédération paiera plusieurs millions par année pour son amélioration et son entretien. Acceptera-t-elle qu’elle s’arrête devant un tunnel fermé pour défaut d’entretien? À l’Office fédéral des routes, le porte-parole Guido Bielmann relativise. «Si la Confédération prend en charge ce tronçon, ce n’est pas que pour le transit vers l’Italie, mais aussi parce qu’il dessert une région.»
Mais à Sion, le chef du Service de mobilité du canton, Vincent Pellissier, voit l’occasion de se poser la question: «En termes de pérennité, pour un axe de transit de cette importance pour toute la Suisse, on peut se demander si une route nationale peut finir dans un cul-de-sac ou sur un péage géré par une société privée. Il faudra mener cette réflexion lors de l’échéance de la concession, en 2034.» D’ici là, le tunnel devrait être rouvert…