C’è chi brinda e chi mastica amaro. È la solita danza delle urne: qualcuno sale sul carro dei vincitori, altri restano a piedi e scoprono che i cavalli del potere non tirano più. Ma stavolta, oltre agli applausi e alle lacrime, ci sarebbe da riflettere: perché un seggio in Consiglio Valle o, peggio ancora, una poltrona da assessore non è l’ombelico del mondo.
I bocciati, ora che non hanno più il badge per i corridoi di piazza Deffeyes, dovranno scendere nella società reale. Scopriranno che non è un’astrazione il diritto alla salute, ma un percorso a ostacoli fatto di prenotazioni impossibili, visite che slittano mesi, uffici che ti rimbalzano come in un flipper. Capiranno che “accoglienza” non è la parola da infilare in un programma elettorale, ma la fatica concreta di chi cerca casa e trova solo affitti stellari. E magari si accorgeranno che lavoro non significa solo “posti promessi”, ma sudore quotidiano, contratti fragili e tasse che pesano come macigni.
Insomma: benvenuti tra i cittadini veri, quelli che non hanno chauffeur né segreterie a disposizione.
E i neo eletti? Qui viene il bello. Che non si illudano di essersi guadagnati il paradiso terrestre. Ricordino bene chi erano fino a ieri: cittadini incastrati tra bollette, mutui, code al pronto soccorso e autobus che non passano mai. Non si rifugino nella torre d’avorio di piazza Deffeyes, perché la distanza dalla realtà si paga cara, e il consenso evapora più in fretta di un brindisi elettorale.
L’ironia è che, spesso, i primi a dimenticare sono proprio quelli che hanno tribolato di più. Da outsider a notabili nel giro di una notte: un virus che attacca subito, con sintomi noti — arroganza, amnesia, dichiarazioni roboanti. La cura? Tenere lo specchio davanti: ricordarsi da dove si viene, e soprattutto chi si è davvero chiamati a servire.
Eletti o bocciati, il responso è lo stesso: la politica non è un ascensore sociale, ma una responsabilità. E la prossima volta, per gli uni e per gli altri, il giudizio non sarà scritto sulle schede, ma nei volti della gente che incontrano al supermercato, alla fermata dell’autobus, in coda all’ospedale.
E noi, valdostani, non lasciamoci più incantare da promesse che evaporano al primo calore di governo: ricordiamoglielo noi, ogni giorno, che piazza Deffeyes non è il centro del mondo, ma solo un palazzo con le finestre che danno sulla realtà.
Eletti e bocciati
Il y a ceux qui sabrent le champagne et ceux qui avalent la pilule amère. C’est la danse habituelle des urnes : certains montent sur le char des vainqueurs, d’autres restent sur le bord de la route et découvrent que les chevaux du pouvoir ne tirent plus. Mais cette fois, au-delà des applaudissements et des larmes, il faudrait réfléchir : un siège au Conseil de la Vallée, ou pire encore un fauteuil d’assesseur, n’est pas l’ombilic du monde.
Les recalés, désormais privés de badge pour les couloirs de la place Deffeyes, devront redescendre dans la société réelle. Ils verront que le droit à la santé n’est pas une abstraction, mais un parcours semé d’embûches : rendez-vous impossibles, visites repoussées de mois en mois, bureaux qui vous renvoient comme dans un flipper. Ils comprendront que « accueil » n’est pas un mot à glisser dans un programme électoral, mais la fatigue concrète de celui qui cherche un logement et ne trouve que des loyers astronomiques. Et peut-être découvriront-ils que « travail » ne signifie pas seulement « postes promis », mais sueur quotidienne, contrats précaires et impôts qui pèsent comme des pierres.
Bref : bienvenue parmi les vrais citoyens, ceux qui n’ont ni chauffeur ni secrétariat à disposition.
Et les nouveaux élus ? Voilà le vrai défi. Qu’ils ne s’imaginent pas avoir gagné le paradis terrestre. Qu’ils se souviennent bien de qui ils étaient hier encore : des citoyens coincés entre factures, crédits, files d’attente aux urgences et bus qui ne passent jamais. Qu’ils ne se réfugient pas dans la tour d’ivoire de la place Deffeyes, car la distance avec la réalité se paie cher, et le consensus s’évapore plus vite qu’un toast électoral.
L’ironie, c’est que ceux qui oublient le plus vite sont souvent ceux qui ont le plus peiné. D’outsider à notable en une nuit : un virus foudroyant, aux symptômes connus — arrogance, amnésie, déclarations tonitruantes. Le remède ? Se tenir le miroir devant les yeux : se rappeler d’où l’on vient, et surtout à qui l’on est vraiment appelé à rendre service.
Élus ou recalés, le verdict est le même : la politique n’est pas un ascenseur social, mais une responsabilité. Et la prochaine fois, pour les uns comme pour les autres, le jugement ne sera pas écrit sur les bulletins, mais dans les visages des gens croisés au supermarché, à l’arrêt de bus, dans la file de l’hôpital.
Et nous, Valdôtains, ne nous laissons plus séduire par des promesses qui s’évaporent au premier soleil du pouvoir : rappelons-leur, chaque jour, que la place Deffeyes n’est pas le centre du monde, mais seulement un palais avec des fenêtres ouvertes sur la réalité.





